oui bon c’est en cours de rédaction j’ai encore missclick calme-toi (j’crois que j’vais laisser cette phrase parce que c’est drôle, pis toute façon ça va être gravement brouillon comme article) L'orientation (sexuelle et/ou romantique), ça peut désigner les attirances et/ou les relations. Exemple. Tu peux être pan au niveau de l’attirance, mais avoir des relations "ABCD" (“anyone but cis dudes”, avec tout le monde sauf les mecs cis) parce que factuellement tu choisis de ne pas relationner avec les mecs cis. S'il y a une différence entre tes attirances et tes relations, c'est à toi de choisir le terme que tu veux utiliser, à toi de choisir ce que tu veux mettre en avant (et ça peut varier en fonction du contexte, de tes ressentis du moment...) Concernant le fameux “on choisit pas son orientation, c’est naturel”, je dirais qu'on ne choisit certes pas ses attirances, mais qu'on choisit ses relations. La réalité est plus complexe, mais ça me semble une meilleure base que "l'orientation sexuelle n'est pas un choix", puisqu'on est toustes conditionné-es par la société oppressive et donc nos attirances le sont aussi. La société nous conditionne pour être cishet. Le statut "par défaut" c'est cishet. Quand on rencontre qqn, en général on lae suppose cishet, à moins d'avoir des indices/preuves du contraire. Et donc par exemple, une meuf est conditionnée à penser que si elle trouve une autre meuf jolie, attirante etc, c'est "attirante pour les mecs", pas pour elle, elle envisage même pas la possibilité d'être attirée par une meuf, même si elles se roulent des pelles dès qu'elles se voient (ça peut aller très loin). Alors une meuf qui a conscience de pouvoir être attirée par une autre meuf, c'est qu'il y a déjà une certaine déconstruction de l'apprentissage (du moins sur ce point). La société influe beaucoup sur nos attirances, on nous apprend dès l'enfance à préférer l'hétérosexualité, les blanc-hes, les minces, l'absence de poils sur les femmes... ça veut pas dire que chaque personne s'y conforme, mais qu'on nous y incite très fort. Je fais une distinction entre "attirance" et "orientation", parce qu'il y a effectivement une nuance, l'orientation peut signifier "attirances et relations", ou seulement l'une des deux. Si un mec n'est attiré que par les meufs mais sort avec un mec, ça va être compliqué de l'extérieur de savoir ses attirances, on va considérer que son orientation n'est pas hétéro. Peu importe qu'en réalité il ne soit pas attiré par les mecs, on n'a aucun moyen de le savoir. Pareil, si une meuf dit "je suis lesbienne" mais qu'elle a déjà été attirée par des mecs ou l'est encore, ben ça veut pas dire qu'elle est pas lesbienne, elle peut pas vraiment choisir ses attirances mais elle peut choisir ses relations, elle peut choisir de ne rien faire avec des mecs, et de définir son orientation comme "lesbienne", ça n'a rien de faux, pourtant ça ne décrit pas ses attirances. On peut "choisir" (dans une certaine mesure) son orientation, mais pas ses attirances. On peut choisir ses relations, et si elles ne sont pas identiques aux attirances, on peut choisir de définir son orientation en fonction des unes ou des autres. Le "problème" à présenter l'orientation comme "naturelle, pas un choix etc” vient de plusieurs choses (je vais sortir ce que j'ai lu hier). Certes, c'est un argument contre les thérapies de conversion et autres religieux qui prétendent qu'on "choisit de vivre dans le péché", et on peut continuer à le présenter comme ça aux homophobes, parce qu’iels n’ont pas les compétences pour comprendre plus loin. (C’est un peu comme le meme “parler de transidentité en non-mixité trans VS parler de transidentité avec un-e cis” ou jsp quoi. Dans le premier cas on peut philosopher, dans le second on apprend les bases à l’autre, en gros.) Sauf que d'une certaine manière, ça essentialise le genre : "ça n'a pas de sens de prétendre que nous serions naturellement et instinctivement attiré-es par... des personnes qui performent un rôle de genre qui serait, lui, social". En gros : si c'est naturel mais que le genre est une construction, alors ce qui nous attire c'est une expression de genre ? Autre extrait de ce que j'ai lu hier : "ça peut être aussi un argument transphobe qui reviendrait à dire qu'on naît naturellement et instinctivement attiré-es par une configuration génitale", ce qui impliquerait déjà qu'on puisse savoir ce que les gens ont entre les jambes avant toute notion d'attirance, mais aussi que les mecs het et meufs lesbiennes seraient attiré-es par les mecs trans et que les mecs gays et les meufs het seraient attiré-es par les meufs trans (spoiler : non). Si l'orientation est innée, alors il se passe quoi quand tu sors avec une personne qui se rend compte qu'iel est trans ? Si t'es pan ou bi, ça change pas grand-chose, mais si t'es hétéro ou homo, est-ce que subitement tu perds toute attirance pour la personne ? Aussi, l'idée que l'orientation serait naturelle peut impliquer qu'elle soit également immuable, sauf que ça non plus, ça tient pas, puisque des gens changent d'orientation au cours de leur vie (par ex on peut avoir des moments où on est spécifiquement attiré-e par les meufs, d'autres où c'est plutôt les mecs, ou tous les genres, ça peut beaucoup varier même dans un laps de temps court, alors au cours d'une vie...). Grosso modo, l'orientation est une construction sociale au même titre que le genre.
24 septembre 2020.
(C'est marrant, je suis là à disserter sur le genre et l'orientation, alors que moi-même j'suis totalement largué. Je fais comme si ça avait un sens pour moi, alors que j'ai jamais compris ces concepts, j'ai aucune idée de mon orientation je sais juste que j'suis clairement pas hétéro... En fait, j'en parle de manière logique, je suis des raisonnements, je m'adapte comme pour le reste : j'ai tellement l'habitude de ne pas comprendre le monde, les gens, les interactions entre les gens... Tiens, on dirait ptet que j'suis autiste. Ah mais oui c'est vrai j'le suis, oopsie.)