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Je rêve trop fort

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023

Je rêve d’une bande de potes avec qui j’me baladerais dans la rue sans avoir peur de rien, et puis on péterait la classe tous ensemble parce que le monde cesserait d’exister sitôt qu’on se rejoindrait. Je rêve de rencontrer des gens comme moi, de grands fous qui penseraient comme moi et ne me jugeraient pas, des malades qui seraient en osmose parfaite les un-es avec les autres. Je rêve d’avoir des ami-es, des vrai-es, pour tous les moments de ma vie, des potes surpuissant-es toujours présent-es, que j’irais voir à l’hosto après la chute de trop. Des p'tit-es chez qui je débarquerais dès le matin sans prévenir ou en pleine nuit alors qu’iels baisent, et que ce s’rait complètement normal de continuer la baise ou même de m’inviter. Des zigotos qui oublieraient mon anniversaire parce qu’on s’en balec quand on est en phase, qui se bourreraient la gueule à ma place et me fileraient des tuyaux pour pécho. J’leur présenterais les gens avec qui j’sors et on s’taperait des barres en s’disant qu’en fait vu le nombre de tickets on a p’t-être pas tant besoin d’apprendre à draguer. Alors on regarderait le ciel en se disant qu’au fond les nuages sont l’incarnation de la liberté et on partirait surfer dessus. Je rêve d’avoir des potes qui me diraient un matin “viens on s’casse, paraît que le jus de pomme épicé est fameux au Bangladesh”, et qui tendraient le pouce avant moi, jusqu’au bout du monde et au-delà sur un coup de tête avec seulement trois caleçons. Des filous qui me feraient chanter plus fort. Des enfoiré-es que je suivrais jusqu’au fond des caniveaux et qui s’piqueraient avec des aiguilles de pin. Et on s’roulerait des patins juste pour rire comme les aïeux, comme nos vieux à l’époque. On parlerait de tout et de rien, j’aurais enfin ma place dans le monde parce que mon monde ce serait elleux. Enfin pouvoir dire ce que je veux sans jamais être ridicule ni de trop, avoir le droit de tout et surtout du plus fou, le droit de tout dire et surtout le pire, sans passer pour je sais pas quoi. Je rêve d’une bande badass dont je serais un simple électron, pas l’plus beau ni l’plus grand juste le plus moi. Je rêve de ces gens qu’on voit venir de loin et qu’on admire, dont on a peur, celleux qui telles de grandes planètes t’attirent à elleux pour te faire graviter un peu, te faisant valser au passage puis te relâchant à ta vie trop sage. Je rêve d’être de celleux qu’on oublie pas, de celleux qui marquent et qu’on remarque, de celleux qui partent et qui emportent avec elleux les rires des enfants et le coeur des plus grands. Je rêve d’avoir des copain-es tellement pur-es, tellement enfantin-es, qu’une blague de cul ne les ferait pas forcément rire, mais qu’ils se feraient l’amour sans arrêt et sans arrières-pensées parce que c’est juste naturel. Des copain-es qui s’poileraient devant un chien qui pète ou un chat qui t’regarde, qui s’en iraient sans dire un mot quand tu pleures et reviendraient avec les bras pleins de brins d’herbe et de branche, et te construiraient une cabane rien que pour accueillir tes larmes. Je rêve de dormir à la belle étoile avec des gens rassurants, rassurés, je rêve de flipper ma race face à mes angoisses et d’ouvrir les yeux sur un visage souriant plein de dents. Je rêve d’avoir des amis comme jamais, comme personne, je rêve que les gens dans ma tête sortent enfin au grand jour pour m’accompagner dans cette putain de vie qu’en deviendrait pire que géniale. Je rêve d’avoir des amis à jamais. Ouais j’rêve, j’rêve un peu trop sans doute, mais j’veux partir.


19 février 2017.

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