top of page

Décrépitude

C'matin la lune brillait encore, (d'accord)

J'tire les rideaux, j'me sers à boire, (de l'eau)

Y a tout qui traîne, j'trébuche dans l'noir, (foutoir)

Je lève les yeux, regarde dehors, (les cieux)

Je larve dans le canapé, (cassé)

Des courbatures, et par millions, (c'est dur)

Des écorchures plein les petons, (c'est con)

Chez moi c'est l'bal des éclopé-es, (j'ai mal)

L'ennui furtif me tombe dessus, (déçu)

Les idées noires, les obsessions, (parloir)

Un pataquès de percussions, (passion)

Trop de souv'nirs, de coups d'massue, (bossu)

Alors la chaleur me dévore, (encore)

Je me laisse tomber dans l'oubli, (je fonds)

Je vais clamser, 'fait pas un pli, (parti)

J'm'écris une vie en lettres d'or, (dévie)

Même si je rêve, j'suis dépourvu, (bévue)

D'présent, d'av'nir, d'réalité, (soupir)

Je croque les fautes, erreurs, sal'tés, (raté)

Je m'effondre au moindre imprévu, (dans l'cul)

Oh, un passé, j'en ai bien eu, (boudu)

'Paraît qu'j'étais comme un espoir, (chantais)

J'avais une tête, échappatoire, (couloir)

J'aurais pu faire carrière tout nu, (l'hiver)

Avec juste moi et ma mémoire, (rasoir)

Les cours de maths, tout c'qu'est école, (pénates)

J'ai jamais eu une heure de colle, (frivole)

Mon coeur raclait les fonds d'tiroir, (bâclé)

Ma destinée, moi j'y croyais, (benêt)

Mourir gamin, mais accompli, (Samain)

Des traces écrites, je t'en supplie, (repli)

Un souvenir dans tes pensées, (tenir)

Mais tous les soirs sur l'oreiller, (rayé)

J'vidais mes yeux, ma bouche, mes veines, (pluvieux)

C'était toujours la même rengaine, (la peine)

Un p'tit bout d'chou trop effrayé, (échoue)

Avant, tu sais, j'avais du coeur, (malheur)

Une cervelle, et puis un corps, (poubelle)

Sauter, courir, une médaille d'or, (cador)

Dormir pour chasser la rancoeur, (le chat)

Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, (problème)

Et j'ai perdu mon beau trognon, (mon dû)

Jeté mes rêves sous les quignons, (des gnons)

J'ai lâché tous mes vieux poèmes, (poutou)

Ce soir je vais me mettre en grève, (la trêve)

J'arrête les frais, j'en ai assez, (plus frais)

Je me retire, j'sais plus pisser, (coincé)

C'est aujourd'hui que tout s'achève, (je fuis)


19 septembre.

0 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Capricieuse

Si petite si fragile dans le monde des adultes Tu évolues toute seule pour rire à l’univers Une enfant de la honte une fillette sans passé Tu te montres et te caches selon leur bon vouloir Tu ne sais

Ne m’attends pas

Ne m’attends pas ce soir pour dormir avec lui Ne m’attends pas demain surtout pour vivre ta vie Tu peux pas t’encombrer d’moiTu peux pas avoir envie De t’encombrer d’quelqu’un comme moi Tu peux pas pl

Exceptionnel

T’as les yeux d’mon enfance et le cœur d’un bel ange Ton sourire me réchauffe me fait tourner la tête Trop pour moi j’comprends pas ce qui s’passe ce qui change J’ai été si longtemps absent à toutes l

bottom of page