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PUNK STUPID PUNK, punkage n°3 : Lyon

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023

Les punks du Havre à Lyon.

J'vais essayer de pas mettre trop de détails pcq à chaque fois ça finit en truc giga long jpp il fait trop chaud pour travailler. Sauf que ça a commencé le 6 juillet, là on est le 20, donc ma mémoire.


Mercredi, donc, j'arrive à la Punkabane (la monitrice en arrivant chez moi a dit que les sacs de punk c'était comme les voitures de clown, genre quand tu crois qu'il y a plus de place en fait y en a encore), sous le soleil et la chaleur je sens venir ma dernière heure tu sais bien. Devant la porte close, je signale mon arrivée par sms, puis au bout de plusieurs minutes debout avec ma branche morte (oui bon pose pas de questions elle était jolie et m'appelait sur la chaussée) et mon bob sur la tête (parce que bon la casquette est un poil trop existante pour autre chose qu'un festival, mais le soleil), je finis par appeler. Ah oui j'ai sonné avant tout ça mais la sonnette marche pas. Bref punk finit par venir ouvrir (m'entendait pô) et jsp on se cale devant l'ordi je crois.

On cherche des trucs, on regarde la liste des trucs à faire, je sais plus, mais à un moment on commence à faire du sport, sauf que le mouvement est drôle. En gros tu écartes tes pieds puis tu te penches vers l'un puis vers l'autre, en tendant les jambes et sans décoller les pieds (je suis pas très doué pour décrire les mouvements tu sais), et le problème c'est que... le SED. Du coup y a punk qui fait, moi en face, et y me sort "mais tu descends vachement bas, j'arrive pas" et du coup de manière tout à fait logique je réagis "c'est ptet parce que j'ai pas assez écarté les pieds, tiens regarde ça marche mieux comme ça" "tu descends encore plus bas Leo" "oups", bref. Alors oui punk est hyperlaxe aussi mais ptet un peu moins, bref, c'était très marrant. Tellement marrant qu'on en a fait un peu trop, pis face à face on se croise c'est giga drôle, dooonc spoiler : le lendemain matin punk aura des courbatures.

J'ai aucune idée de ce qui s'est passé d'autre ce jour-là, donc on va passer à jeudi : les punks arrivent ce soir !!! Les deux. C'est très cool, parce que d'habitude y a que punk qui vient, et punk reste au Havre et on te voit moins sale gosse.

Oh putain quel abruti. Bien sûr que je sais ce qui s'est passé mercredi : la récup !!! J'avais complètement oublié. Donc punk me file un short cool (un peu comme mon ancien bermuda camouflage qu'était trop cool mais qu'est mort le jour où j'me suis pété la tronche sur le bord d'une autoroute à Toulon en faisant du stop vers Nice, mais en un peu moins doux et plus solide je pense) et une salopette, et donc on part dans le camion pour aller là où on récupère des caisses de bouffe invendable, pis on fait escale à la Punkabane pour trier (jeter ce qui n'est plus consommable, prendre ce qu'on va utiliser nous-mêmes parce que quand même là on va être trois punks de plus que les habitant-es de la Punkabane et pendant pas loin d'une semaine alors bon ça bouffe les punks et du coup faut un sacré stock, et tkt c'est prévu par l'asso on pique pas de la bouffe). Y avait une quantité absolument effarante de poivrons, j'ai cru mourir. On a dû y passer une ou deux heures (aucune idée mais long surtout avec la chaleur), et après boum local de l'asso re tri et rangement, on récupère encore des trucs, y a plein de gens et énormément de trucs c'est le bordel et pis le sous-sol omg si tu savais ça monte jusqu'au plafond c'est incroyable, bref. On finit par repartir, encore deux heures à la louche, et retour Punkabane.

Donc, jeudi matin. Evidemment, je me fais du bacon au petit dej, et du poulet aussi parce que sinon il sera plus bon. Et après, on se lance dans le coupage des légumes pour la sauce tomate, faut enlever les morceaux pourris etc, c'est une aventure. Irrémédiablement dégueulasse. J'ai une grande gueule tu sais, du coup je couvre la voix de Brassens avec des bordées d'injures c'est fantastique, plusieurs fois on se dit que bon les voisin-es doivent se poser des questions à m'entendre beugler, pis bon non seulement ma façon de crier est tendancieuse, mais en plus mes insultes partent en escalade et je suis très imaginatif. Bref, hilarant. Et avant la bouffe, on a rangé et fait du ménage, j'ai passé le balai pendant deux heures j'crois, dans les moindres recoins (sauf sous le lit de punk parce que je m'y aventure pas), j'ai jeté les matelas dans l'atelier pour faire un tas de punks quand punk et punk arriveront.

Là ça y est, il est l'heure de partir à la gare. Alors on y va en tram (j'aime vraiment pas ça, c'est le pire des transports en commun), un peu en retard. Quand on arrive, après avoir croisé un vieux type rigolo sur son vélo, on voit nos punks sur les marches de la place Carnot (eh t'as vu j'connais le nom !), du coup je cours dessus enfin je cours vers pis je saute dessus, sur punk parce que j'ai pas peur de lui faire mal en sautant dessus n'importe comment genre au pire on se vautre, et je le fais me porter vers punk pour avoir les deux dans mes bras ! Parce que c'est chouette ! Et on crie on fait du bruit, pis on voit la voiture de copain et on y va parce que c'est lui qui nous ramène à la maison. La voiture est encore blindée de trucs de récup évidemment, et d'objets random parce que c'est toujours le cas, alors il déblaie pour qu'on s'installe, et nous balance une frite. T'sais, les frites de piscine là. Du coup avec punk on s'tape dessus, moi avec la frite et lui avec le bâton qui s'enflamme là, et y m'en met un grand coup dans le coude sans faire exprès (ça a gonflé violet c'était drôle). Après boum on grimpe en voiture et on est stupides, me souviens juste que j'étais salement épuisé et un peu deg d'être trop épuisé pour exister correctement alors qu'on voit pas souvent les punks.

Punkabane, punks partout, y fait chaud, y en a qui s'écroulent sur le tas de matelas (genre moi), j'ai aucune idée de ce qui se passe je me contente de comater au sol. Enfin pas directement sur le sol justement, j'avais tout prévu héhé. Sauf que bon, chaleur, épuisement, punks, on est six (et pourtant vraiment pas), et jsp les gens se parlent mais je suis pas en état, du coup je me retrouve tout seul dans le salon pendant qu'un groupe parle dans la cuisine et un autre dans l'atelier, et là, bah, forcément... J'enfile un short, un tee-shirt, mes écouteurs, portable dans la poche, et je fuis. Parce que c'est ce que je fais dans la vie. Sauf qu'on est à Lyon, je risque de croiser du monde, j'ai peur. Alors je fuis dans ma tête. C'est-à-dire que mon corps marche, sans moi. Pratique, le pilote automatique. Au fond, je sais qu'iels vont probablement s'inquiéter, voire m'engueuler à mon retour (c'est généralement ce qui finit par arriver quand je fuis comme ça), mais j'ai besoin de m'éloigner. Parce que j'ai peur de pas être à ma place, je me sens de trop, je me sens... moi. Cruellement, invasivement, maladivement, indubitablement moi. La pire des horreurs. Alors je marche dans la nuit brûlante, je me perds dans les songes qui grignotent mes oreilles, je ne vois plus et ne sens plus.

Mais je suis suivi, et c'est terrifiant. Je finis par me rendre compte que je connais la personne, mais je suis incapable de communiquer, de manifester à quel point j'ai besoin d'être seul, invisible, et que je ne suis pas en danger. Parce que mon corps sait ce qu'il fait, malgré tout. Malgré moi. J'erre sous les étoiles cachées et les arbres fatigués, je me perds dans mes yeux et mes pieds, je vole dans un océan moite. Mais, c'est Lyon. Je finis par voir des humains plus loin sur le trottoir que j'ai choisi. Alors je sursaute et reviens sur mes pas, enfin je crois. En tout cas, je finis par croiser le portail de la maison, j'entre et me blottis contre le mur des poubelles. Bah quoi, on change pas les habitudes.

J'ai toujours su être invisible. Volontairement ou non, d'ailleurs. Je suis pas caché, juste rangé, et transparent. C'est compliqué, tu sais, de savoir qu'il va falloir rentrer. Chaque fois c'est la même chose, chaque fuite se termine sur le même sentiment de culpabilité, la même difficulté à réintégrer un groupe. Quel que soit le groupe. Mais ce soir, je suis avec les fous. Enfin, sans, du coup, vu qu'iels sont dedans et moi dehors. Alors, au milieu de mes chansons de marins, je vois entre mes cils apparaître un pelage orange. Toi, je sais que tu finiras par me trouver, ça se voit. Je baisse les yeux et attends que le moment soit retardé.

Punk s'assied face à moi, dans les graviers qui bordent les poubelles, je garde les yeux baissés sur ma pomme de pin (ah oui j'ai croisé une pomme de pin sous les arbres). Au bout d'un moment, je me rends compte que punk me parle, alors j'enlève ostensiblement un écouteur, sauf que comme je suis toujours mutique je peux pas lui signaler que j'ai absolument rien entendu. Et pour ralentir ce punk dans son débit de parole, bon courage, limite pire que moi. Je finis par dégainer mon portable pour lui écrire que musique et que donc j'ai rien suivi, et là forcément moment chaotique parce que essaie de foutre deux punks chaotiques en communication et boum tout explose. Bref j'écris il lit puis rigole d'avoir parlé tout seul, veut répondre à l'écrit alors je reprends le portable pour dire que hé je peux pas utiliser ma bouche mais mon oreille sans écouteur y a pas de souci je t'entends, on discute comme ça un moment. J'explique pourquoi je suis parti, punk réagit et me rassure, on rigole.

Bon forcément ça devient compliqué de passer par l'écrit vu que punk rebondit à chaque phrase et oublie de lire la fin vu que je fais des pavés, donc je finis par respirer très fort pour faire sortir ma voix. C'est douloureux de forcer, mais sans ça c'est trop compliqué. Du coup ça part sur une conversation terrifiante hein mais bref, et il est plus de 22h et on est dans le jardin et y a des voisin-es et on parle très fort donc j'essaie de baisser le son mais c'est compliqué genre déjà sur moi-même c'est galère mais alors sur punk ! J'te raconte pas. Fin si du coup, j'te raconte. Ça marche trois secondes, et après rebelote on braille comme des gorets. Sur des sujets lourds en plus.

Là-dessus il commence à être 23h, on finit par rentrer pour manger avec les autres, en plus y a du beurre c'est cool (y en avait une profusion dans la récup). Je pense qu'après ça on va se coucher ? Je suppose, ou peut-être qu'on parle du romadaire (ça c'est la faute de punk qu'est trop drôle : on veut faire un hameau punk pour vivre dedans, et "hameau" c'est "chameau" sans la première lettre, donc punk a sorti (enfin a mis comme titre de son PDF D'ORGA OUI UN PDF D'ORGA nos punks ont du talent) "le hameau des punks (à ne pas confondre avec le romadaire des hippies)" vraiment y est hilarant), je sais plus.

Je pense qu'à un moment donné on est vendredi matin (c'est probable). Mais comment on a passé la journée, alors ça, j'en ai foutrement aucune idée. Je crois que c'est ce midi-là qu'on se met à chanter en mangeant, et donc je suis là à tenter d'avaler des pâtes tout en produisant des sons (j'ai l'habitude tkt j'ai même chanté avec une banane dans la bouche y a quelques années, plus facile qu'avec une pomme figure-toi), en fait le problème c'est surtout que les chansons en question me font vibrer et donc ingurgiter de la nourriture c'est beaucoup moins intéressant, pis j'ai peur de faire chier le monde avec ma voix donc je tente de me concentrer hardcore sur la bouffe pour arrêter de chanter. Spoiler : ça a pas super marché. Et donc ça chante du Brassens, du Piaf aussi j'crois, des chansons paillardes, Hugues Aufray aussi (et digression sur un punk croyait que c'était Hugo Fray et moi aussi avant je croyais ça), Santiano t'sais, et on finit par atterrir sur le pieu. Oui non dit comme ça c'est chelou, je parle de la chanson Le Pieu.

Et c'est là que le bât blesse (enfin à peu près, disons c'est là que ça part en couilles). Parce que forcément, cette chanson déclenche La Strasbourgeoise, et réciproquement. Donc on commence à chanter la Stras, mais la version antimilitariste du copain, c'est mieux. Sauf que ça c'est punk et moi, mais punk y connaît que la version de base. Et donc sur les moments des modif' (y en a pas tant que ça en vrai, elle est déjà vachement antimilitariste à la base, y a juste quelques trucs qui bon hein), y a punk qui lui dit "tg et écoute", et on chante encore. Je suis là tout tremblant, les yeux fermés (ou fixés sur mes pâtes je sais plus), j'ai la voix qui merde et je sais plus exister, mais je chante. Et à la fin, y a punk qui sort "mais ta voix elle est cool Leo tu chantes bien" ou un truc comme ça. Donc forcément, je meurs, pour cause de bah tu veux faire quoi face à ça si ce n'est mourir ? Je proteste en disant que ça tremblait n'importe comment, y dit que j'ai fait aucune fausse note, et le problème c'est que comme le matin (oh oui j'ai pressé des oranges le matin c'était bon, par contre j'ai pas re tenté de consommer le smoothie à la mûre, oui je sais il sort de nulle part mais en gros j'ai trié des mûres mercredi soir, et on a mixé avec du lait, et c'était plutôt fun mais pas très très bon, trop amer et trop lait, bref, ah et aussi les mûres pas bonnes j'les posais dans leur barquette en plastique sur une poêle qui traînait par là, et quand punk a voulu se faire chauffer de l'eau pour les pâtes, au bout de trente secondes j'ai regardé le feu et j'ai dit "mais euh t'as allumé les mûres" enfin j'ai sûrement dit plutôt "c'est normal que le feu soit allumé sous les mûres plutôt que sous les pâtes ?" bref, et donc punk a failli faire cuire une barquette en plastique contenant des mûres trop mûres, c'est drôle), comme le matin, disais-je, punk et moi on a causé musique, bah j'ai capté qu'il est musicien en fait, donc faudra que je le fasse pote avec pote zikos, bref, et donc quand y me dit que j'ai pas fait de fausse note et que j'ai bien chanté bah c'est pas random donc c'est terrifiant. Je pense qu'à ce moment-là je suis rouge, et je tente de me défendre en disant que je chante mal, parce que je sais pas gérer les compliments.

Je sais plus trop quand, mais ce jour-là je crois, sûrement dans l'aprem, y en a deux qui partent faire des courses, et en rentrant il se passe un truc terrible : punk n'a plus sa casquette sur la tête. C'est une casquette très importante donc branle-bas de combat tout le monde fouille l'appart, mais on se dit surtout qu'elle a dû tomber quelque part sur le chemin. Alors j'emmène punk sur le trajet qu'il vient de faire, on va tout mettre en oeuvre pour la retrouver, elle est forcément sur le chemin. Punk est totalement en panique, normal. On arrive à l'arrêt de métro, et là pouf, punk s'envole, y traverse la route en courant du coup je fais pareil (je pense que si des voitures étaient passées on serait morts, eh on est stupides hein), et la fameuse casquette est là ! Sagement posée sur le muret de briques, derrière un poteau. Ah bah le retour est plus léger, hein ! J'ai piqué une gorgée de sa monster pour cause de chaleur, je confirme que c'est toujours aussi dégueu.

Et pis dans la journée y a des moments où on fait les cons sur les anneaux dans le jardin et quand punk et punk repartent punk et moi on reste à phaser sur les fourmis et y disent qu'on est des enfants et c'est chouette, et aussi comme depuis la première fois je dis à punk "mets ton punk sur la table" et que cette fois punk a ramené son punk, bah on le fout sur la table du salon ! C'est super drôle. Mission accomplie. Mais y a aussi eu le soir, là punk et moi on s'est calés dehors au bord de la fenêtre pour discuter, à la base je voulais dire une phrase sur un truc, une phrase sur un autre, puis partir sur la conversation prévue à la base, sauf que bah je suis bavard mais punk aussi donc ça a duré des plombes pardon, et du coup le sujet prévu a même pas été évoqué. Je vais pas te raconter la conv parce que c'est hyper perso, mais c'était vachement important et utile et plein d'émotion oulah. Pis après on a fait pareil avec punk vu que pour le coup c'est la conversation qu'on avait prévu d'avoir, bon de quoi je parlais moi déjà ?

Ah ouais là on doit être samedi matin du coup, et ce soir on fête l'anniv de punk. J'ai aucune idée du déroulement, jusqu'à : je rase des cheveux de punk pour lui faire un deuxième sidecut dans le jardin, on discute, et pis on file la mèche de cheveux à punk (on y reviendra plus tard). Punk et moi dans la cuisine, d'un coup ça frappe à la porte, encore des punks, cette maison est envahie de punks, c'est formidable. "On savait pas à quelle heure fallait se rejoindre pour l'anniv, et on arrive pas à joindre punk y répond pas aux messages, donc on est là." Oui alors j'avoue avoir moi-même été confronté au phénomène de punk qui répond pas, mercredi. Alors bon vu qu'on a pas fini notre conversation on envoie les punks rejoindre les punks dans la chambre, on abrège, puis on rejoint la horde déchaînée, et... Nan mais j'essaie de faire croire ça à qui ? Dans la chambre y en a deux allongé-es sur les matelas, et deux en pleine confection d'ateba. Eh oui, punk a greffé la mèche de cheveux de punk sur les cheveux de punk ! C'est super cool.

Ah oui aussi le matin on a cousu des patchs sur des pantalons, pask'on est des ponks. Y a eu fabrication de patchs par utilisation de presse (une presse à trucs, pas un presse-agrumes, contrairement au matin où j'ai pressé des oranges !), customisation autre, et sûrement plein de trucs drôles mais ma mémoire est une passoire.

Bref, les punks commencent à s'habiller (oui y paraît que je peux pas traverser Lyon en calbute, c'est nul), y en a deux (je crois ?) qui partent sur des vélos et le reste par tram, pis on arrive au parc. Punk nous sms que punk nous rejoint pour nous guider vers le spot choisi, et là on voit punk débouler sur un vélo, en contrebas du chemin qu'on suit, y a pô l'air de nous voir. Alors on gueule. Mais y nous entend pas. Alors je gueule *fort*. Je crois que c'est là qu'y finit par nous regarder, et y se jette sur la pente, vélo à la main, et grimpe comme ça, alors que franchement c'est raide, mais comme c'est un abruti y fait ça tranquille en rigolant. On rejoint punk, installe des couvertures sur l'herbe, sort la bouffe.

On arrive au moment où ça part en couilles. Encore, oui bon tg. Parce qu'il y a le jeu Pour la Reine. Je peux pas t'expliquer le principe du jeu, à part que chaque joueureuse tire des cartes pour construire l'histoire de son perso. On commence par regarder les cent cinquante (à la louche) cartes de reines, faut en choisir une qui sera la nôtre pour cette partie. On est genre sept, donc forcément ça prend des plombes, personne n'a les mêmes goûts, on en élimine certaines puis on finit par choisir entre les deux dernières. Le jeu se lance donc. Première carte (en vrai non deuxième je crois parce que la première c'est pas moi qui la pioche mais bref première carte de moi) : "comment procurez-vous beaucoup de plaisir à la reine pendant ce voyage"... Bon. J'ai pas eu le choix, hein : me voilà gigolo de la reine. Alors c'est parti loin hein, la partie est vite devenue un truc chelou où s'accumulent des gens... particuliers disons, on a débarqué dans le pays des furries, la reine était finalement une voiture (le modèle tiré par des chevaux), fin bref c'était chouette.

Mais du coup à un moment je pioche une carte en mode "quel compliment la reine vous a-t-elle fait, et pourquoi ne pouvez-vous pas l'oublier", et là j'suis littéralement sorti du jeu pour réfléchir à quel compliment on pourrait bien me faire. Et quand je reviens (j'ai mangé la concordance des temps et je m'en balance), c'est pour dire "elle m'a dit que j'étais suffisamment docile pour porter un de ses bijoux, et même si j'oublie plein de choses ça je risque pas parce que ledit bijou est incrusté dans ma peau". Hilarant.

En vrai je me souviens pas vraiment du jeu, à part qu'on arrêtait pas de se marrer salement, en cours de route on a quatre nouvelles personnes qui sont arrivées dont trois joueureuses (dont un-e qui jouait pas, genre y a trois personnes qui ont "juste" observé fin iels posaient des questions mais sans avoir de perso) donc y a fallu résumer toutes les infos quatre fois de suite (bah oui, sont pas arrivé-es en même temps).

La fin a été absolument chaotique de tous les côtés, et j'ai surpris tout le monde avec mon fameux bijou incrusté dans mon torse, parce que genre pendant tout le jeu j'étais uniquement l'objet sexuel de la reine, sans même un passé et passant ses journées en cage ou à faire le bouffon, avec pour seule compagnie le doudou de la reine ainsi qu'un caillou de compagnie, et là d'un coup je révèle que le bijou contient un poison mortel que la reine ne me croit pas capable d'utiliser contre elle, convaincue que je n'aurais aucune raison de le faire, mais en plus je viens d'un village de sorciers et mon caillou de compagnie est une amulette dans laquelle je stocke mes souvenirs importants, comme les secrets de la reine, et qui empêche également les autres de lire en moi (ou je sais pas trop mais bref y a un perso qui sait des trucs et des espion-nes un peu partout), la cage et le costume de bouffon sont fabriqués avec un truc qui bloque mes pouvoirs (matière ou sortilège, "me demande pas ce que c'est j'ai oublié" puisque mon perso est quand même en partie basé sur moi) mais lors de l'attaque du convoi lae voleureuse de l'équipe me libère et je m'éclipse.

De mémoire, niveau soutien de la reine, on a sa chienne (genre un chien) qui trouve que la reine est une voiture très très cool, son garde du corps, paria du pays des furries, et son palfrenier taciturne. Niveau détracteurices, y a son espion perso qu'a organisé l'attaque, ainsi que bah moi. Et ensuite y a celleux qu'en ont rien à foutre (genre y vont pas chercher à s'en prendre à elle mais pas non plus à la sauver, et si elle est sur leur chemin bah...), à savoir lae voleureuse, le mage pyromane qui lit dans les gens et qui attend de voir si la reine va survivre aux flammes parce que si c'est le cas elle est approuvée, et l'espèce de gobelin canon de beauté même s'iel se roule dans la merde pour une raison qui ne me revient pas mais qu'est super le danger et qu'a peur du feu. Donc moi en sortant de ma cage dans la chambre de la reine, très clairement mon but c'est de la buter, hot gobelin (oui parce que son pouvoir c'est de devenir brûlant-e) est lancé-e à pleine vitesse dans sa direction mais j'ai oublié la raison, le palfrenier s'est tiré avec les chevaux pour les protéger, la chienne le poursuit parce qu'elle considère que les chevaux sont l'âme de la voiture qu'est la reine, le garde du corps tombe sur lae voleureuse (qui répète depuis le début qu'iel sort avec le garde, sans que le garde confirme) en voulant protéger la reine dans ses quartiers et on se marre bien en mode "mais qui êtes-vous" bref, le mage attend que ça crame, et l'espion euh jsp il essaie d'assurer ses arrières je crois. Autant dire que, si la reine survit à une des trois menaces mortelles qui la traquent (gobelin vénère, poison dans mon torse, mes pouvoirs magiques), elle est mal barrée pour survivre aux trois. Je la vois, me précipite vers elle en faisant semblant d'être effrayé et de vouloir qu'elle me protège, lui saute dans les bras qu'elle ouvre grand pour me réceptionner en souriant, et... fais entrer son propre poison en contact avec sa peau. J'ai buté la reine par un câlin. Et j'crois que le gobelin a cramé son cadavre.

Au cours du jeu, et pendant qu'on beuglait des trucs tendancieux à tour de bras, y a des gens qui passent dans le parc, on doit sembler bizarres mais en même temps quoi qu'on fasse, rien qu'en respirant on a l'air chelou. Bon remarque ça c'est ptet parce qu'on respire n'importe comment genre perso je m'étouffe régulièrement avec l'air et je suis pas le seul du groupe, mais chut.

Après ça, tout le monde file à la Punkabane, parce que c'est le soir, et on se vautre en vrac. J'enlève mes fringues en franchissant le seuil, mais quelques minutes plus tard punk veut faire un tiktok de "choose your fighter" avec les braincells, donc bah je remets des vêtements pour faire le con sur une jambe, l'autre pied en l'air, une tête d'abruti et des bras de T-rex je crois. C'est drôle. Sitôt mon passage achevé, mes fringues repartent à l'autre bout de la pièce. J'ai aucune idée de ce qui se passe mais y a des conversations, et pis au bout d'un moment les gens commencent à partir pour cause de bah la nuit avance et les transports durent pas toujours pis on est handi. J'essaie de rester debout parce que y a punk de Paris qu'est à un concert à Lyon et qui vient dormir ici après, sauf que je finis par aller me coucher je suis trop éclaté. Il est arrivé alors que je comatais, pas encore totalement endormi mais plus capable d'esquisser le moindre geste ni de produire le moindre son.

J'me dis que je le verrai le lendemain matin avant qu'il parte, sauf que bah il est parti à 6-7h du mat' et j'étais pas encore capable de me lever, genre vraiment pas. Il a pas dormi, et punk a pas dormi avec, z'ont passé la nuit à bavarder dehors. Sauf que punk doit partir avec punk vers 10h, y croyait que leur train était tôt le matin mais non, et du coup c'est compliqué. Bref trois punks pas très vivant-es dans le salon, j'ai aucune idée de si on arrive à parler, pis après on est quatre et avant que les punks s'en aillent on fait un tas sur les matelas et c'est drôle. Une voix sort de la chambre pour nous donner l'heure (son humain peut pas sortir du lit), et punk sous les punks calcule qu'on a entre trois et dix minutes de câlin punk. Ça passe beaucoup trop vite.

Et voilà, les punks s'en vont. C'est super triste, parce qu'on sait pas trop quand on va pouvoir se revoir, c'est nul qu'il y ait un pays entre nous. Je sais pas trop ce qui se passe après, parce que sans punk et punk bah c'est moins drôle hein, mais y z'ont eu leur train (non c'était un bus puis un autre bus) donc tout va bien. Je sais pas genre c'est le brouillard sur le reste de la journée, nan même pas en fait, j'ai juste aucun souvenir du fait que ça ait pu exister. Je sais même pas comment j'ai réussi à rentrer chez moi. Ah si, punk m'a déposé à l'arrêt de bus en moto, avec mes courses et des livres. Je suppose qu'après ça, j'ai dormi.

Le troisième récit de punkage s'achève donc dans le flou. Fallait que je l'écrive, parce que je pars la semaine prochaine (à peu près) pour le suivant. Enfin, pire que ça : on part avec punk en Allemagne pour une semaine, puis je pars chez punk et punk pour une semaine, puis go Aurillac pour une semaine. Je vais mourir, mais mourir avec des punks.


21 juillet.

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