Viens me parler.
Si tu te sens mal, si tu as des problèmes, des secrets qui te pèsent, si tu te sens seul-e, incompris-e, si tu es en colère, si tu as juste besoin de gueuler dans des messages. Si des gens t’insultent, te harcèlent, ou font les choses plus insidieusement. Si tu as peur d’être parano, si tu te dis que non le problème vient de toi, que les autres n’ont rien fait de mal, si tu te sens mal sans comprendre pourquoi. Si tu es intersexe, trans, non-binaire, lesbienne ou autre situation LGBT+, racisé-e, précaire, neuroA, psychoA, handi physique, ou n’importe quelle autre situation d’oppression. Si tu es coincé-e avec une personne violente (couple, famille, colocation...), si tu n’as pas de logement, si tu as faim. Si tu es fatigué-e, déprimé-e, pas en état de continuer. Si tu veux envoyer un message que personne ne lira (le meilleur moyen avec moi c’est un message vocal, tu me dis de pas l’écouter et boum y a aucune chance pour que je l’écoute). Si tu veux écrire, mais que tu n’attends pas spécialement de réponse, ou si tu ne veux pas de réponse (dans ces deux cas, précise-le au début et/ou à la fin de ton message, sinon par défaut je vais faire en sorte de répondre).
Viens me parler. Si je peux faire quelque chose, je le ferai, et si je peux pas, ben au moins parler te soulagera, et je serai là autant que possible.
Je vais pas te dire “promis ça me dérangera pas”, déjà parce que je fais pas de promesses (à moins d’être absolument certain de les tenir, ce qui est rare), mais surtout parce que c’est pas l’important. Oui, des fois ça me dérange, que des gens me demandent de l’aide, ou tout simplement me parlent. Des fois ça me dérange, que des gens me parlent de leurs petits soucis alors que j’suis dans la merde, ou de leurs gros soucis alors que j’arrive pas à gérer mes petits soucis. J’suis humain donc oui. Sauf que... Je préfère largement être un peu agacé de recevoir ou lire un message, plutôt que d’apprendre plus tard qu’une personne s’est suicidée ou s’est fait du mal, ou qu’on lui a fait du mal, alors que peut-être j’aurais pu l’aider. Je préfère largement “perdre” quelques minutes à lire tes états d’âme (et à y répondre comme je peux), plutôt que de savoir que j’aurais pu faire quelque chose mais que t’as pas osé me parler, que tu savais pas à qui parler.
Alors viens. Parce que si moi je peux rien faire, je peux toujours te rediriger vers des gens qui pourront, ou qui sauront qui peut t’aider. Je peux pas te garantir de résultat, mais je peux te garantir que j’essaierai, que je ferai mon possible. Je peux te garantir que tu n’es pas seul-e, et que moi non plus : si je sais pas comment t’aider, si je peux pas te répondre des trucs réconfortants ou utiles, je peux te mettre en contact avec des potes, des gens attentionné-es. Peut-être que ça prendra un peu de temps (déjà faut que j’ouvre le message, puis que je trouve quoi dire et/ou comment t’aider), mais s’il te plaît, patiente jusqu’à ce que je réponde, ne te fais pas de mal entre-temps. Laisse-moi une chance de t’aider.
Tu n’es pas seul-e.
Viens me parler.
Tu peux transmettre à tes potes, à des gens que tu connais pas mais qui vont pas bien. J'ai pas envie que des gens en souffrance meurent. C'est rien, ce que je fais, je sais bien, mais c'est ce que je peux.