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Privilège, oppression, militantisme : les bases

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023

Ce blog est militant. Beaucoup de mots ont un sens un peu différent dans ce cadre (ou très différent). Si tu ne comprends pas un mot ou son utilisation, pose-moi la question, je suis aussi là pour répondre. Le militantisme, c'est vaste, y a sûrement autant de façons de militer qu'il y a de militant-es. C'est le fait de lutter pour l'égalité de droits, l'équité. Et c'est contextuel : on n'aurait pas besoin de militer si les droits étaient respectés par tout le monde, et si tout le monde avait réellement les mêmes. Militer, c'est lutter contre une ou des oppression-s. ~Quelques militantismes : féminisme, antiracisme, antispécisme. Une oppression, c'est systémique. Subir une oppression, c'est le fait d'être opprimé-e par un système, un fonctionnement global qui a des conséquences individuelles. (Ça ne fait pas référence aux personnes "oppressé-es", ça c'est différent, c'est individuel et personnel, ça ne découle pas forcément d'un système.) C'est contextuel aussi : il y a oppression s'il y a privilège. ~Quelques oppressions : queerphobie, classisme, putophobie. Ne pas subir une oppression en particulier, c'est avoir un privilège. C'est contextuel, encore une fois : on a un privilège par rapport à quelqu'un d'autre, par rapport à une situation; certains privilèges ne sont pas immuables (tu peux être riche un jour et pauvre plus tard), pas valables partout (le privilège d'être un homme n'est pas très utile dans une soirée où il n'y a que des hommes). Oui, un privilège, c'est relatif. Si une personne te dit que tu as un ou des privilèges, c'est pas une insulte, ni quelque chose de négatif en soi, mais un simple constat. Si une personne te dit "check tes privilèges", c'est un encouragement à progresser, une clef pour se déconstruire et éviter d'opprimer les autres. Avoir un privilège, ça ne fait pas de toi un-e enfoiré-e, ça veut pas non plus dire que ta vie est facile et que tu ne peux pas souffrir. Ça veut même pas dire que tu ne subis aucune oppression, juste, que tu ne subis pas celle-ci en particulier. C'est important de prendre conscience de ses privilèges si on veut militer, et tout simplement si on veut vivre sans écraser les autres. ~Quelques privilèges : être valide, être mince, être neurotypique.

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Précision personnelle : on ne choisit ni ses privilèges ni ses oppressions. Je ne connais aucune exception : si certains privilèges ne sont pas de naissance (un mec trans n'est pas né avec un privilège masculin), et que d'autres peuvent disparaître (la richesse, comme on l'a vu), y a pas vraiment de "choix". Dans le cas d'une personne qui devient pauvre, elle ne peut pas décider de perdre les conséquences positives de son ancien privilège classiste : elle a eu accès à des connaissances, des situations, elle ne va pas décider d'oublier tout son vocabulaire ou ses expériences favorisées. Une femme qui n'est pas hétéro peut choisir de le cacher, mais elle subira quand même de la queerphobie, même si les autres ne le savent pas (les blagues homophobes font mal même si les gens savent pas que t'es concerné-e). Un-e blanc-he, même en refusant la discrimination raciste à l'embauche, ne peut pas empêcher chaque personne qu'iel croise de lae faire bénéficier de son privilège blanc. (Si tu penses à un privilège et/ou une oppression choisi-e, dis-le.) Du coup, ça confirme que pointer un privilège n'est pas une insulte : le militantisme, c'est attaquer les idées et attitudes nocives et dangereuses, pas l'identité. Mais on est humain-es, on fait des erreurs, donc ça nous arrive de le faire individuellement. Et quand un groupe le fait, comme les TERF/FART ou les SWERF, bah, on essaie de lutter contre le négatif.

D'autre part, si on veut attaquer un privilège, de l'extérieur on a l'air d'attaquer les personnes qui l'ont, même si c'est pas le cas. Genre "men are trash", c'est "être un homme cis est un privilège, dont on ne se débarrasse pas, et nous on subit l'oppression en conséquence, c'est pas juste et ça doit changer". "ACAB" c'est "je souhaite la mort de cette institution, et chaque flic a une responsabilité en en faisant partie" (ok les flics qui luttent contre la maltraitance c'est cool, mais y a des assoc pour ça, donc pas besoin d'être dans la police pour le faire, y a d'autres possibilités, c'est donc un choix). Après, faut pas oublier qu'un privilège de naissance, ça a des conséquences sur la façon dont tu te construis, donc si les hommes cis ne sont pas "plus violents par nature" par ex, ben à partir d'un âge assez minime, ils ont tendance à l'être plus, parce qu'on leur apprend que c'est dans leur nature... (Attention, je parle bien d'hommes cis, pas de personnes perçues/éduquées "homme".) Eh oui, c'est contextuel et relatif.

Ahlala, c'est compliqué la vie ! Spoiler : plus tu subis d'oppressions et plus c'est compliqué. Et plus t'as de privilèges, plus t'es susceptible d'écraser les autres sans même t'en rendre compte. Moi, j'suis là pour te montrer ça, et te permettre d'avoir le choix de ne pas le faire, le choix de chercher à éviter. Je voulais faire court, je crois que c'est raté.

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