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Paroi de verre

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023

Je vis dans un monde invisible, séparé du vôtre par des parois de verre. Je vis dans un monde glacial dans lequel je meurs de chaud, séparé de l'humanité par la solidité de cette eau gelée.

Je vivote dans les rues les squares et les jardins, perdu perdu perdu tout au fond de mon esprit. Tu n'es pas là, tu n'es jamais là, le flou s'installe sous mes yeux sous mon coeur fatigué. Le contact n'existe pas, il ne reste que cette cascade tranquille qui s'immobilise dans l'air que je ne respire pas. Je vois les autres, je vois les errances et les âmes rances, je vois les rigoles d'étoiles qui s'éparpillent dans les idées et les idéaux. J'entends parfois les rires et les courses, les courants d'air et la lumière, j'entends parfois ton nom qui m'appelle.

Mais je ne suis pas là, je ne suis jamais là. Un monde me sépare du tien, la guillotine tombe soir après soir sur mes rêves de tendresse. Une tempête givrée m'a figé dans le temps il y a déjà longtemps, Les flammes détruisent jour après jour mes espoirs de caresses. Le moindre contact me brûle la peau, me déchire les os, je ne sens que la morsure glaciale de ce verre gelé. Coulé dans l'acier tranchant, immobilisé dans la douleur, je contemple, impuissant, l'effritement de ce corps éphémère. Et pourtant, j'y croyais.

Le vent passe et court en dansant tristement dans les voiles de ma vision trouble. Entraîne-moi, envoie-moi par le fond. Au fond, à quoi bon vivre les heures qui viennent ? Je n'ai que tes yeux pour pleurer, que ton souvenir pour m'effondrer, pendant qu'autour de moi tout s'écroule, tout se bouscule dans les gouttes rigidifiées. Tout tourne et danse, tout tremble et flanche, je m'envole dans un courant d'air. Un décor en carton, miniature d'une vie gâchée, maquette d'un avenir tranché.

Je voulais vivre avec toi, grandir avec toi, penser avec toi. Je sais que tu es là, quelque part tout au fond, je sais que si je creuse assez loin je finirai par te trouver au tréfonds de mon âme. Te rencontrer au détour d'une rue, d'une montagne noyée dans mon être. Parce que tu existes, j'en suis sûr, tu existes dans mes souvenirs et mes pensées. Tu existes, plus que personne n'a jamais existé. Tu existes, même si ce n'est que pour moi. Encore une farce de mon esprit torturé, encore une vaine tentative pour me tuer ou me garder en vie. Au final, ça ne fait pas de différence.

Je voulais m'élever avec toi, élever des brebis ou des coccinelles et disparaître dans un nuage de fumée, un soir au coin du feu. Je rêvais de nuits à la belle étoile, ou près de la cheminée, un chat sur les genoux ou un chien qui jappe dans le coin. J'espérais que, peut-être, un jour tu viendrais, que peut-être un jour tu me rejoindrais, pour des voyages des images, du violet dans les nuages. Tu es mon mirage, pour des années encore.

Les larmes aux yeux, le sang au coeur, les lames aux pieds, je traîne mes peurs et mes erreurs. Chaque souvenir comme une flèche dans mes espoirs, chaque sourire comme un supplice dans ma mémoire. Ouais je sais, c'est juste des mots, encore une fois, des mots pour noyer mes maux, ouais je sais c'est facile encore. La peine remplit mes veines, l'amour a quitté mes membres, j'ai sur le dos le poids de trop d'années à chercher l'impossible. Mais ce soir, je devrais dormir, pour peut-être te retrouver en rêve.

Le monde flotte et tangue, est-ce que c'est réel la vie ? J'ai le ciel en absence, la logique en marécage. Tout se détériore, fond et s'évapore, j'ai pas la force de mes mots. J'ai pas la force de mes angoisses, j'ai pas la rage de ma rage. Mes rêves exsangues noient mon courage, seule ma folie surnage. C'est dans ton coeur que je voudrais survivre, l'existence est trop douce pour me châtier de mes fautes. Ce soir, demain peut-être.

J'ai encore vidé mes veines sur un clavier, encore vomi ma haine avec l'haleine chargée de désespoir rance. J'ai encore chanté au hasard, encore un soir de lassitude. Encore une déception, encore une illusion, encore un poison. Mais tu sais, ce foutu corps a décidé de pas crever, moi je peux juste le suivre.

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